Depuis plusieurs décennies déjà, les loisirs constituent les premiers motifs des déplacements des Genevois, tant en nombre, en distance qu’en émissions. Ils se déroulent principalement en semaine, en milieu urbain et proche du domicile, avec un fort recours à la voiture, posant de réels défis pour leur décarbonation. Or, les outils de planification des transports actuels, à l’image du modèle multimodal transfrontalier genevois (MMT), sont incapables de modéliser la demande de mobilité de loisirs associée aux activités de plein air. En effet, avant tout calibrés pour comprendre et gérer la mobilité pendulaire (domicile-travail), ces outils ignorent dès lors les éléments paysagers qui attirent pour le plaisir comme un lac, un parc ou un îlot de fraîcheur.
Cette étude, réalisée sur fonds propres, s’appuie sur les données en libre accès des Transports publics genevois (TPG) pour analyser la fréquentation de 40 arrêts proches du lac (appelés « arrêts lacustres »). Elle montre une croissance rapide de leur fréquentation en été, traduisant une forte demande pour les activités de baignade et de fraîcheur, laquelle sera en outre exacerbée ces prochaines années par le réchauffement climatique. La fréquentation est particulièrement élevée dans les zones urbaines denses comme la ville de Genève, en lien avec l’ouverture récente de nouvelles plages et une meilleure desserte en transports publics. En revanche, certaines plages, notamment sur la rive gauche, restent encore difficilement accessibles.
Face à ce constat, l’étude recommande d’étendre l’offre de transport public, notamment par le prolongement de la future « ligne des plages » de part et d’autre des deux rives et par la création de liaisons transversales. Ces connexions viseraient à relier les quartiers denses et populaires aux rives du lac sans passer par le centre, garantissant ainsi une accessibilité rapide et équitable du territoire à ces espaces naturels.